La mère épouvantable, c’est moi. Je m’énerve à rien. L’horaire me stresse, j’angoisse pour 2 minutes de retard, j’oublie d’écrire les traces d’étude du plus jeune (qui se mérite un mot dans l’agenda), qu’aujourd’hui, ça prenait un lunch froid, que demain c’est la bibliothèque et que le trophée à faire avec le plus vieux, bin c’était pour hier…

Plus ça allait, plus j’étais stressée et désorganisée. Au travail aussi, ça me rattrapait. En vérité, j’avais une petite idée de ce qui se passait. Mais… Pas le temps! Go, petit lapin Energizer!

Maman TDA, cette mère épouvantable

On lit partout que le sport est un véritable remède pour contrer le stress. Je me suis donc mise à courir, comme ça, sans autre véritable raison apparente. Étant maintenant confortablement installée dans une carrière « à fauteuil », j’ai peut-être aussi ressenti le besoin de m’activer. Mais autre chose me perturbait : la « shakotite » que ma jambe semblait avoir attrapé. Plus ça tremblait, plus je stressais à savoir pourquoi ça m’arrivait. Et puis tout semblait aussi facile à retenir que la formule chimique pour créer une molécule encore inconnue… Mon cerveau était-il désormais bourré de craques?!?

Stratégie défensive alors mise en place : faire tout de suite ce à quoi je pensais, pour ne pas l’oublier. Résultat: tentative sur tout, mais aboutissement sur rien. Pourtant avant, j’avais une organisation phénoménale et une mémoire pharamineuse. Mais qu’est-ce qui se passait donc? Mère épouvantable… Pas le goût d’arrêter pour analyser!

«Pour ma santé», j’ai donc couru jusqu’à m’époumoner (pas très loin, car je suis une tortue de course!). Mais je stressais encore pour un oui, pour un non. Vraisemblablement, la course ne m’aidait pas suffisamment. Mère épouvantable… Mais toujours pas plus l’envie de m’occuper de ça!

Le TDA-I

Un peu hésitante, j’ai finalement parlé de tout ça à mon médecin. Le verdict est vite tombé. Même chose que ton fils my dear: TDA-I. Le I, c’est pour l’IMPULSIVITÉ, qui vit dans le H de l’hyperactivité. Mais chez nous, c’est cette lettre «la master»!

OK, pis?

J’ai choisi de tenter la médication. Là, on va se dire les vraies affaires… Une maman, ça peut prendre ça? Bin oui! Et que de changements constatés… Je me sens vraiment une « meilleure maman »… Pourquoi? Parce que je ressemble un peu plus à la représentation que je me fais d’une maman. Tellement plus calme la madame! À la maison, tout le monde bénéficie de cette décision. On constate plus de douceur, d’écoute, d’attention et tellement d’ancrage dans le moment présent… Alléluia! Cette aide médicale me force à ralentir. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, puisque je commençais à voir des effets très néfastes sur ma santé. Cortisol, vous connaissez?

On fait maintenant un « chin-chin » mon fils et moi, le matin. Et on trouve ça très drôle! Le soir, quand nos petits corps ne ressentent plus les effets de la médication, on retrouve nos moteurs respectifs. Bizarrement, c’est apaisant. On continue de se dépasser dans nos champs d’expertise : lui sur son drum, moi dans mes souliers de course. Ça reste une soupape!

Bref, je m’adresse à toi, la maman… Parfois, un support pharmaceutique, une aide psychologique, un appui littéraire ou une consultation nutritionnelle sera nécessaire. Ouin pis? Je suis loin d’être une mère épouvantable. Ma petite pilule, elle m’aide à faire passer le poison de la vitesse. Ça goûte meilleur quand on ose investiguer. Prends dont le temps…

maman tda wooloo

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